Né le 21 mai 1949 à Wilrijk, Griffo a fait ses classes à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers où il a été admis à l’âge de 15 ans. En 1971, sitôt ses études achevées, il entre dans la communauté artistique Ercola, puis commence par produire
quelques bandes pour la presse «underground». Parallèlement, il réalise des illustrations pour des revues féminines et des caricatures de rock-stars pour «Humo», le grand hebdomadaire de télévision néerlandophone créé par Dupuis. Mais, c’est aux Editions du Lombard que son parcours dans la bande dessinée débute réellement...
Lorsqu’il se présente au Lombard, Griffo tombe à pic. Mittéï qui, après Attanasio, a repris les gags de Modeste et Pompon lancés en 1955 par
Franquin, s’en va chez «Spirou»: on cherche un jeune dessinateur susceptible de lui succéder! «J’ai tout de suite saisi l’occasion. Ce n’était pas vraiment le style de BD qui me plaisait, mais c’était l’opportunité d’entrer à "Tintin", de me familiariser avec les contraintes du métier et de me faire connaître des 7 à 77 ans.» En 1975, outre une planche par semaine de Modeste et Pompon, il assure l’animation de mini-récits humoristiques pour le trimestriel «Tintin-Sélection».
Du coup, Griffo se reconvertit dans la publicité. Fin 1982, il accomplit un retour remarqué dans la BD classique en illustrant une aventure de Bob Wilson sur un scénario de D. De Laet. Cette réalisation fera l’objet d’un album édité par M. Deligne.
Stimulé par cette expérience, il prend le risque de rompre avec la sécurité de son emploi de publicitaire et de se lancer dans la profession plus aléatoire de dessinateur de bandes dessinées réalistes. «Cette passion, dit-il, m’habitait depuis l’enfance et je m’étais toujours promis de l’assouvir.» En 1984, Griffo propose ses services à la Rédaction de «Spirou». Ph. Vandooren qui en est alors le rédacteur en chef, lui commande la mise en images d’un scénario écrit par un certain J. Van Hamme et initialement conçu pour la télévision. Son titre: «SOS Bonheur».
Deux ans plus tard, Griffo se laisse à nouveau persuader de dessiner pour «Spirou», les enquêtes de Munro imaginées par J.F. Di Giorgio («Shane»/Le Lombard). Après trois albums, il cède toutefois les pérégrinations de ce détective à Taymans. C’est alors surtout qu’il fait une rencontre déterminante, celle de J. Dufaux... Ensemble, ils entreprennent la série «Beatifica Blues» pour Dargaud. Glénat la rééditera en 1992 et la poursuivra sous le titre de «Samba Bugatti». Pour cet éditeur, ils ont entre-temps inventé les exploits galants d’un gentilhomme vénitien du 18e siècle. Les aventures plutôt lestes de ce Casanova dénommé «Giacomo C.» ont démarré en 1987. En 1991, ils ont en outre consacré un album au célèbre Marquis de Sade. En 1994, mais pour la collection «Aire Libre» de Dupuis cette fois, le duo signe le premier des deux tomes du mémorable «M. Noir».
En 1996, au Festival d’Angoulême, Griffo fait la connaissance de
P. Cothias. C’est le type de scénaristes dont il aimerait mettre en cases l’une ou l’autre création. Il a cependant toujours hésité à le solliciter. Pourtant... Séduit par le dynamisme de son trait et l’expressivité de ses images,
Cothias souhaite également le rencontrer. C’est lui qui franchira le premier pas! La superbe épopée de «Cinjis Qan» qu’ils retracent depuis pour Glénat prouve que cette rencontre était une étape obligée dans l’itinéraire de ces deux grandes pointures du 9e Art. Et «La Pension du Docteur Eon» conforte aujourd’hui l’évidence de ce rendez-vous artistique.
Pour le dessinateur, la publication de cet étonnant dyptique dans la prestigieuse Collection «Signé» du Lombard est plus qu’un simple retour aux sources. Griffo a été primé par la Chambre belge des Experts en Bande dessinée (CBEBD) pour «M. Noir» (avec
Dufaux) en 1995.
Mai 2000 voit la sortie d'une nouvelle série "Vlad" dans la collection Troisième vague Lombard avec
Yves Swolfs au scénario.