Site http://members.lyco.fr/melu juin 2002 :
François Gilson est né exactement le même jour que
Clarke (étrange, non ? ? ?) c'est à dire le 16 novembre
1965. A l'école, il créera avec… Clarke, qui était dans
la même
classe que lui (bizarre…) un fanzine appelé "Cafard"… La direction
hyper-catholique de l'école n'appréciera guerre celui-ci et profitera du premier
prétexte venu pour mettre à la porte les innocents bambins...
Gilson ira ensuite à l'Académie royale des beaux-arts de Liège, tout comme,
encore une fois, Clarke (on commence à se demander quoi là :-)). Eeeeeet,
contrairement à Clarke, cette fois-ci, il se rend
rapidement compte qu'il n'est pas assez doué en dessin que pour en faire son
métier, le gardant dès lors comme hobby. Par contre, il éprouve un certain
plaisir à créer des scénarios, ce qui lui permet du coup de rester dans le
domaine de la B.D..
Il envoie alors un projet au grand Cauvin (scénariste
de "Cédric", "l'Agent 212", "les Tuniques Bleues", "les
Femmes en blanc", "Cupidon", "les Psys", "Pierre Tombal",…), qui, d'un coup
d'œil intéressé, refile le dossier à Patrick Pinchart, rédac'chef de Spirou à
cette époque. Ce dernier l'encourage dans cette voie, de même qu'Hardy, heureux
papa de " Pierre Tombal", " Arkel ", " Lolo et sucette ", qui lui apprend
quelques ficelles du métier.
Malgré tout cela, Gilson galère… " J'ai vraiment enchaîné les refus, au fil des
années, et ce n'est pas terminé. De temps en temps, il m'arrive encore d'ouvrir
un courrier pour y découvrir, le cœur en sang, ces fameuses trois lettres
maudites : N, O et N. Bien sûr, c'est difficile, ça fait mal. Mais à de rares
exceptions près - et après réflexion-, je suis assez content qu'un éditeur ait
eu le courage de refuser mes projets. Sur le moment, c'est toujours difficile à
avaler, parce qu'on croit aux trucs qu'on présente. Mais avec le temps, on
comprend mieux les raisons pour lesquelles tel projet n'a pas abouti… "
Et cette galère durera encore et encore… Gilson travaille beaucoup, collabore au
fanzine " Impayable " (ou il ne sera d'ailleurs pas payé…) puis s'associe en
1987 avec son compagnon de toujours, Clarke, et publie
alors son premier album, " Rebecca - Bon anniversaire, Papy " (ed. Khâny), ce
qui lui permet tout juste de gagner un peu d'argent. Il accomplit ensuite son
service militaire en Allemagne (étant né là-bas) en effectuant chaque jour
l'aller-retour Belgique-Allemagne dans un camion postal.
Et tout ce travail paye un jour… A force de persévérance, Gilson entre tout
doucement dans le monde très fermé des auteurs de B.D., et commence à paraître
dans Spirou, se frayant un petit passage parmi ses projets refusés.
C'est à cette époque qu'il invente " Africa Jim ", les aventures d'un
anti-aventurier dessinées par Clarke sur des 1/6 de
pages. Cette série bouche-trou existe encore aujourd'hui dans la " balise à
cartoon " !
Mais notre scénariste en herbe décollera réellement avec l'apparition en 1990 de
" Garage Isidore ", sa première " vraie " série, dont il confie le dessin, un an
après la création du projet, à Olis…
Deux ans plus tard, en 1992, C'est Mélusine qui
apparaît, sous le pinceau de … Clarke! La séduisante
sorcière trouvera bien rapidement sa place dans Spirou… C'est aussi à cette
époque que naissent un autre projet des deux compères, leur… paire de jumeaux !
En effet, ils deviennent chacun dans leur coin doubles-papa… Encore un étrange
phénomène !
Et la success-story continue pour Gilson, qui commence une nouvelle série à
succès, toujours chez Dupuis, avec " Cactus Club ", dont le dessin ensoleillé
est dû à Bercovici (qui dessine aussi les femmes en blanc, le boss…) ou encore
entame quelques collaborations avec Gos & Walt pour "les Galaxiens"
Gilson continue à ébaucher des séries, jamais repus de travail, à notre plus
grand bonheur ! Il travaillerait actuellement sur un polar réaliste et est tenté
par le dessin animé (il a déjà, entre autres, scénarisé des apparitions de Spip
(l'écureuil grognon de Spirou & Fantasio) en (très)
courts métrages, qui furent diffusés sur TF1.