7 secondes par Morvan et Parel

(Propos recueillis par Hugues Leroyer dans Pavillon Rouge N°8 de janvier 2002)

7 Secondes en 2 temps, 3 mouvements et 4 questions


Le duo Morvan/Parel nous régale du deuxième tome de la série 7 secondes. Un album à la rythmique hachée, au découpage version cinémascope. Rencontre expresse avec Gérald Parel.

 

7... Le compte à rebours a commencé. 6... Que contient le CD que Venise a laissé dans la poche du pauvre Gabe Bénavidès ? 5... Pourquoi Venise, un tueur au sang-froid reconnu, s'est-il suicidé en se faisant passer pour Gabe ? 4... Les informations contenues sur le CD doivent-elles être dévoilées au monde comme le souhaitait Venise ? 3... Le président Vogelstrauss restera-t-il inactif, alors que ses secrets sont aux mains d'un simple pion comme Bénavidès ? 2... Le monde court-il à sa perte ? 1... Gabe Bénavidès possède les clés de toutes ces énigmes, mais aura-t-il le temps de les utiliser ? 0...

 

Comment se passe votre collaboration ?

Initialement, Jean David me donne le scénario complet pour que je m'imprègne de l'histoire. Puis, au fur et à mesure, il m'envoie un story-board que j'interprète à ma manière. J'ai assez de libertés avec lui quant à mon interprétation des cases. Quelque part, il n'a pas non plus son mot à dire car je suis assez lent dans mes dessins et nous sommes toujours très juste en matière de temps !

 

Comment la série va-t-elle se poursuivre ?
En fait, 7 secondes est prévue en cinq albums ; on essaie, (avec Jean David Morvan), de traduire tout ce qui peut passer dans la tète de quelqu'un face à un tel complot. D'où l'idée de découpage suivante : un album = un jour= un personnage-clef. jean David a eu l'idée de mettre l'accent sur les personnages pour identifier en quelque sorte le lecteur aux protagonistes du scénario. Le temps a, pour eux, énormément d'importance ce qui accentue l'effet de pression, d
e course contre la montre. Vu que j'ai beaucoup d'infos à faire passer, je suis donc obligé de faire des cases très étroites pour rythmer la lecture ou alors d'articuler une case centrale autour de plusieurs autres. Mon découpage est donc très hachuré, très étroit au niveau des cases.

As-tu effectué certaines recherches particulières afin de t'immerger dans le monde du polar ?
J'ai revisité mes classiques ! Je me suis intéressé à des films type Deep Impact afin d'intégrer la mentalité particulière des personnages. Ensuite, j'ai littéralement épluché les revues, les livres qui traitaient d'architecture américaine pour dessiner Washington, par exemple, même si quelques immeubles ou décors relèvent de mon imagination. Cela m'a permis d'éviter les grands buildings dans la capitale américaine essentiellement composée d'immeubles assez bas.


Des projets pour demain ?

En termes de BD, j'aimerais bien m'éclater totalement au niveau du dessin et ne pas être dépendant d'une ligne scénaristique trop classique. En fait, je suis très intuitif et j'ai l'impression qu'en restant trop calé dans la réalité, je reste trop scolaire, trop rigide. J'aimerais bien passer outre la volonté d'être crédible même si pour l'instant les scénarios qui envahissent la tête sont très (trop ?) flous. Dans un recoin, j'ai une envie de tirer le portrait de notre société capitaliste, le tout à la sauce délire. Affaire à suivre...

 

(Propos recueillis par Hugues Leroyer dans Pavillon Rouge N°8 de janvier 2002)